À l’appel du Snes, de la CGT et du collectif du bassin valentinois, une trentaine de collègues se sont réunis pour un casserolade devant le collège Gérard en signe de protestation.
Formation ou formatage ?
Le rectorat y avait convoqué les collègues de lettres et de mathématiques pour la mise en place des groupes de niveaux et plus généralement de la réforme scélérate du collège.
Devant l’opposition persistante des enseignants et des parents, l’administration veut imposer par la formation un système de groupes dont la recherche a montré qu’il était inopérant pour réduire les inégalités sociales et pour remonter le niveau des élèves.
Au rendez-vous des compétents ?
En plus des professeurs convoqués, cette réunion a vu arriver tout un aréopage de collaborateurs zélés de l’EN : Dasen, IEN, un IPR de SVT, formateurs ou chefs d’établissements, venus vanter les mérites du tri sélectif à but pédagogique. On y reconnaissait ceux qui, naguère, nous abreuvaient d’égalité, d’équité et de bienveillance. On pouvait même reconnaître d’anciens militants « progressistes » qui, devenus fonctionnaires d’autorité, ont fait de leurs renoncements idéologiques un monument à la modernité managériale.
Les nouveaux sophistes ou la voix de son maître
Ils sont donc venus répéter la bonne parole déjà dispensée dans les webinaires et expliquer que les enseignants ne perdaient pas leur liberté pédagogique, puisque « celle-ci devenait collective » (sic). Mieux encore, c’est un IPR de SVT qui s’est chargé d’expliquer la pédagogie aux professeurs de lettres et de mathématiques. Le must de la compétence !
Dans l’Antiquité, Platon dénonçait déjà les sophistes qui étaient prêts à soutenir une thèse ou son contraire, en fonction de la récompense reçue ainsi que du commanditaire. Ces formateurs déformants sont les nouveaux sophistes au service d’une éducation nationale instrumentalisée et d’une société toujours plus inégalitaire.