Depuis quelques semaines, c’est le début dans l’académie de ce que nos inspecteurs osent appeler des formations sur le choc des savoirs.
Comme chacun le sait, la fin d’année est déjà bien bousculée par les dossiers des élèves de 3ème, les jours fériés, les professeurs absents et non remplacés faute de personnel, et la dernière nouveauté du rectorat est d’imposer des réunions à la fois en présentiel et en distanciel sur la dernière idée fixe de notre ex-ministre (l’est-il vraiment ? ).
On pourrait penser qu’étant donné le bouleversement que cela implique, c’est une bonne chose de pouvoir se réunir pour discuter de ce projet. Rien n’est plus faux : lors des webinaires, après un rappel à la loi et au devoir de fonctionnaire, les seules propositions concrètes de notre hiérarchie signent la fin de notre liberté pédagogique : progressions communes jugées indispensables, devoirs communs et traces écrites communes fortement recommandé(e)s….
Les intervenants prenaient bien soin de sélectionner les questions auxquelles ils répondaient et nombre de questions reflétant les nombreuses inquiétudes sont restées sans réponse. En dépit de multiples demandes de la part des collègues, à aucun moment il n’a été question du fond de la réforme. A peine ont-ils relevé les signaux de détresse lancés par les collègues.
En plus de ces webinaires, une réunion de bassin a eu lieu au collège Gérard Gaud de Bourg lès Valence le vendredi 24 mai. Étaient conviés les chefs d’établissement du coin (qui n’ont pas eu l’air d’apprécier l’accueil en casseroles que leur a réservé une vingtaine de professeurs lors du rassemblement organisé par le SNES-FSU Drôme devant le portail), des professeurs principaux de 6ème et 5ème, et des professeurs de maths et de français.
Cette réunion était présidée par le Dasen de la Drôme, une cheffe d’établissement, une collègue formatrice également professeure des écoles et un inspecteur de SVT.
A la grande surprise générale, aucun inspecteur de lettres ni de mathématiques n’était présent. Une fois de plus, la réunion a démarré par un rappel du texte réglementaire, refusé au conseil supérieur de l’éducation, ce qui n’a pas empêché M. le Dasen de le qualifier de « démocratique » puisque mis en place par un ministère issu des élections présidentielles, en dépit des protestations de la salle. Suite à une question, il a tout de même reconnu que le « Vade-mecum » est une simple feuille de route et certainement pas un texte réglementaire. Il n’y a donc aucune obligation légale à l’appliquer.
On nous a rappelé l’importance de la « flexibilité » des groupes ce qui d’après eux justement empêche le tri social que nous redoutons tant. M. Le Dasen a fini par reconnaître que cela demanderait plus de travail aux enseignants mais que c’était pour le bien être des élèves. Évidemment aucune compensation financière n’est prévue mais comme tout est merveilleux et qu’ils ont pensé à tout, ils nous proposent de nous saisir de nos deux demi-journées possibles pour travailler en équipe à la fin de l’année.
A la fin de cet interminable diaporama saupoudré de langue de bois, on nous a demandé de prendre la parole pour proposer nos idées d’organisations. C’est là qu’a été lue la lettre adressée à leurs inspecteurs par les collègues de mathématiques et de français du collège de Beaumont-lès-Valence pour dénoncer ce qui était fait à leur métier, lecture qui a suscité de beaux applaudissements de la part des collègues présents dans la salle.
Pour le SNES-FSU 26, Faure Sandrine.