RETRAITES : ON CONNAÎT LA CHANSON

Après l’échec de la retraite par point et de nombreux louvoiements, le Président de la République fera des annonces le mardi 10 janvier. L’offensive sur la question des retraites se poursuit avec toujours le même objectif : réduire les dépenses.

UNE RÉFORME DURE

Elisabeth Borne dans le Parisien a donné les grandes lignes de la purge :

  • recul de l’âge de départ à 65 ans en commençant par la génération née au second semestre 1961, soit 4 mois de plus à travailler ! Et ainsi de suite chaque année !
  • suppression des régimes spéciaux pour les néo-recrutés.
  • blocage à 14% de la part des retraites dans le PIB, alors que le nombre de retraités va augmenter.

L’entreprise de manipulation est criante : dramatisation du déficit des régimes, pathos sur le poids de la dette pesant sur le dos de nos enfants, manipulation du rapport publié par le Conseil d’Orientation des Retraites. Des arguments fallacieux !

MENSONGES !

Mais comme le dit la chanson, “le Gouvernement ment énormément.”

On notera qu’après avoir défendu une réforme de retraite par points, maquillée en modèle de justice et d’équité sans recourir au bricolage paramétrique, la Macronie en revient justement aux leviers paramétriques néo-libéraux que sont le recul de l’âge de départ ou l’augmentation du nombre d’annuités. Comprenne qui pourra !

Cela s’accompagne de tout un florilège de contre-vérités qu’il faut dénoncer.

LE DÉFICIT CROISSANT MENACE LES RETRAITES PAR RÉPARTITION ?

C’est évidemment un gros mensonge. Le Conseil d’Orientation des Retraites reconnaît certes qu’il y aura un déficit. Mais il sera compris entre 10 et 15 milliards, soit moins de 5% des 332 milliards consacrés aux retraites. Ce déficit est soutenable. Il n’y a donc aucun dérapage de ces dépenses, en raison notamment de “l’efficacité” des réformes précédentes qui ont dégradé le niveau de toutes les pensions et durci les conditions de l’obtention du taux plein.

LES ÉCONOMIES SERVIRONT À FINANCER NOTRE MODÈLE SOCIAL ?

Encore un mensonge doublé d’une imposture ! Les économies réalisées ne suffiront pas à financer les dépenses d’éducation et de santé. De toute façon, il est du devoir de l’Etat de trouver des financements propres pour la satisfaction des besoins de la Nation, sans priver de leur dû les travailleurs.

Par ailleurs, les vraies raisons de cette réforme des retraites figurent noir sur blanc dans deux documents officiels.

Dans le Projet de loi de finances 2023, Il est noté : “le Gouvernement continuerait de mettre en œuvre ses mesures de baisses de prélèvements obligatoires, notamment la première étape de la suppression de la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) …. permise notamment par la réforme des retraites”. Dans leProgramme de stabilité de la dépense publique 2022-2027 (adressé à l’Europe), on lit : ”  La maîtrise des dépenses publiques repose principalement sur des réformes structurelles, la réforme des retraites notamment comme le Président de la République s’y est engagé au cours de la campagne électorale.”

DU SUCRÉ POUR FAIRE PASSER LA PILULE ?

Les chiens de garde du pouvoir répètent que la négociation est ouverte et que des compensations sont envisageables. Encore du pipeau !

Recul à 64 ans avec allongement de la durée de cotisation ? Cela ne change pas grand chose : on peut certes partir un an plus tôt mais avec une pension minorée, frappée par la décote, faute d’annuités suffisantes.

Prise en compte de la pénibilité ? Il y a mieux comme monnaie d’échange puisque les salariés relevant du dispositif partiraient 2 ou 3 ans plus tard qu’actuellement et avec une décote supérieure. Tu parles d’un gagnant/gagnant !

Pension minimale à plus de 1 000 euros mensuels ? Encore un leurre ! Ce dispositif prévu par la loi Fillon de 2003 n’a jamais été appliqué (et, étonnamment, pas par ce gouvernement). De plus, il faudrait avoir une carrière complète. Or précisément, la grande majorité des retraités dont la pension est inférieure à 1 000 euros actuellement pâtissent de carrières incomplètes. La promesse de Macron ne changera donc rien, d’autant que les actuels retraités n’en bénéficieront pas.

En conclusion, comme le chantent les Fabulous Trobadors, “il nous ment, il nous ment, c’est du vent, il nous balade, il nous vend que des salades…”

Une seule solution, la mobilisation massive et déterminée !

  • Organisez dès le 10 janvier des heures d’information syndicale (en prenant contact avec le bureau départemental du SNES-FSU).
Rendez-vous est donné en janvier avec les organisations syndicales qui s’opposent toutes à cette réforme. Nous avons gagné contre la réforme par points, nous gagnerons contre ce nouveau coup de rabot sur nos droits !